Petit déjeuner avec vue à Arequipa

Nous quittons la poussiéreuse Nasca en bus jusqu'à " La Ville Blanche " Arequipa ( 2335 m d'altitude, on commence la cure de Feuille de Coca )
La plus belle du Pérou à ce qu'il parait. Construite avec la pierre de lave ( Sillar ) du volcan Misti.

Entourée par les volcans Misti, Pichi Pichu et Chachati, Arequipa y est posée comme dans un écrin, ville coloniale ( fondée par les Conquistadors en 1540 ) au charme suranné elle a tout pour plaire aux voyageurs, musées, églises, couvents, ruelles ombragées, et marchés colorés, sans oublier la Gastronomie ( Arequipa est une capitale de la gastronomie ) repas ce soir chez " Ratatouille " Calle Bolognesi 214. 

Mais avant d'arriver à Arequipa et de prendre notre petit-déjeuner sur la terrasse avec vue de l'hôtel Palla du centre ville, un voyage en bus de 10h aura été nécessaire.

 Nous avons laissé derrière nous la chaleur étouffante de Nasca avec un bus en 1er classe ( hôtesse-repas-boissons et siège pour s'allonger ) de chez Cruz del Sur ( compagnie la moins attaquée au Pérou  )
Nous traversons le désert pendant deux ou trois heures puis nous revoyons le Pacifique bordé de sable et de quelques hameaux.

 Ici les murs font office de panneaux d'affichages

La route se fait plus sinueuse et la nuit commence à tomber, après le dîner nous arrivons à dormir un peu avant l'arrivée à 1h du matin à Arequipa, taxi, hôtel ( whaou ! là j'ai fait fort ! ) et dodo.

 Nous voilà donc le lendemain matin sur le toit terrasse de l'hôtel avec du vrai café ( assez rare au Pérou, pourtant producteur d'un café d'exception ) et un buffet bien garni, produits locaux et yaourt. Déjà la vue est pleine de promesse.

vue depuis la terrasse

Dans les rues il fait chaud, mais l'ombre arrive à calmer l'ardeur du soleil, nous partons découvrir cette ville qu'on nous a si souvent dépeinte comme la plus belle du Pérou. Déjà c'est plus calme, les taxis et autres transports publics sont moins bruyants et les rues étroites ne permettent pas de fulgurantes accélérations. Des boutiques de fruits, de produits à base d’Alpaga et autres souvenirs andins fleurissent partout.

La Cathédrale Notre Dame, qui borde la Plaza de Armas

  Une place agréable, ombragée, bordée d'arcades sur 3 côtés

 Le Monastério De Santa Catalina 

Non loin de la Plaza de Armas, c'est LE Monastère qu'il faut aller voir, c'est une ville dans la ville, une leçon d'architecture coloniale et une bonne introduction à la suite des visites.

C'est en 1570, à peine 40 ans après l'arrivée des Espagnols à Arequipa, qu'est fondé le Monasterio de Catalina. Des femmes de diverses origines entrent au couvent et abandonnent pour toujours leurs familles.
Construit en tuf de lave, de style à la fois espagnol et indien. C'est le plus grand monastère au monde, classé au Patrimoine Mondial.

le parloir avec sa lumière indirecte douce

400 sœurs Carmélites vivaient dans ce lieu construit comme une ville, église, places, chambres avec patio, cuisines, bains, cloîtres, potager, lavoir,
Les tremblements de terre sont à l'origine de changements et de reconstructions.

 Vue de la terrasse

l'église

 Le bain avec son apport de lumière naturelle

la cuisine principale

une chambre

 Des murailles hautes et épaisses séparaient les religieuses de la ville toute proche, les enfermant dans un monde à elles isolées de tous.

le lavoir

Rue Séville

 En se promenant dans le dédale des rues, tantôt écrasées par la chaleur, tantôt ombragées, passant de murs couleur sienne à d'autres d'un bleu électrique on monte sur de petits belvédères par des escaliers étroits, pour admirer la ville dans son écrin de montagnes.
Une impression de quiétude nous accompagne le long des ruelles et dans les cloîtres, la vie il me semble devait être agréable ici, entre ces murs. Ouvert au public en 1970, 40 nonnes y vivent encore.
D'un beauté à couper le souffle, c'est le bijou d'Arequipa.

 Le Muséo Sanctuarios Andinos 

On poursuit avec le MUSA pour découvrir les coutumes Incas comme le Copac Cocha ( sacrifice fait aux Dieux pour apporter de l'eau et de bonnes récoltes ). Pas de photos par contre ! un film de 20 mn est projeté pour expliquer la découverte de " Juanita " la princesse des glaces. Jeune fille de 13 ans sacrifiée rituellement au sommet de l'Ampato ( volcan de 6300m à 80km d'Arequipa ) comme quoi les Incas montaient déjà il y a plus de 500 ans à plus de 6000 m. ( bien avant les occidentaux )

 ( crédit Photo ) andina.com.pe

 Les sacrifices se faisaient à peu près tous les 5/7 ans, les Incas rassemblaient des enfants venants de familles nobles ( de Cuzco et de Bolivie ) puis gravissaient la montagne choisie par le dignitaire pendant plusieurs jours, accompagnés par des musiciens, des habitants, des prêtres, des objets pour les offrandes portés par des Lamas. Il aura fallut beaucoup de courage et de force pour arriver au "camp de base " situé à 4900 puis un autre à 6100 ( on a trouvé des cordes, des couvertures en laine, et des piolets en bois ) La jeune fille sûrement très affaiblie, peut-être droguée, dans un état second et presque morte de froid arriva au sommet, pour la cérémonie.

C'est le 8 septembre 1995 que 2 archéologues ont découvert d'abord des objets en or et des tissus puis ils aperçurent un ballot de chiffons qu'ils prennent pour un sac, mais en le déplaçant légèrement ils aperçoivent le visage très bien conservé de la jeune fille. Congelée elle sera ramenée et examinée, la fonte graduelle des glaces suite à l'éruption d'un volcan voisin, fut  la cause de sa découverte, son corps a été retrouvé un peu en dessous du sommet du volcan où elle avait été enterrée en position fœtale emballée dans des couvertures précieuses et entourée de feuilles de coca, de poupées en tissus et de statues en or.
Après diverses analyses, sa mort serait du à un coup sur la tête. Les grands froids qui sévissent à ces altitudes ont permis la bonne conservation des liquides et des tissus (  peau, ongles et cheveux )